16:54 Jan 6, 2008
bonsoir et une très bonne année, ni-cole:"Si la notion de « créolité » est apparue à la Martinique entre la fin des années 80 et le début de la décennie suivante, c’est parce qu’en trois siècles et demi d’existence, ce pays a connu tous les positionnements identitaires possibles et imaginables : d’abord, la suprématie des valeurs européennes, ce qu’on pourrait appeler la « Blanchitude », pendant deux siècles et demi, puis la Négritude entre les années 30 et 60 du XXe siècle, enfin l’Indianité, dans les années 70-90, mouvement de revendication culturelle des descendants des Indiens de l’ Inde arrivés comme travailleurs sous contrat après l’abolition définitive de l’esclavage des Nègres en 1848. Blanchitude, Négritude et Indianité, si elles procèdent d’horizons idéologiques fort différents et si, socio-historiquement parlant, elles ne sauraient en aucun cas être mises sur le même plan, possèdent au moins un point commun, lequel est fondamental : elles véhiculent l’idée de la racine unique, de l’ancêtre unique sans jamais l’avouer ouvertement (Blanchitude et Indianité) ou même en affectant dans le cas de la Négritude, non sans brio sous la plume d’un Aimé Césaire, d’aller à son encontre. Or, jamais, l’idéologie n’a été autant un art du mensonge qu’à la Martinique et dans les Antilles françaises en général. Jamais elle n’a autant servi à masquer la réalité et à en donner une vision tantôt fausse tantôt tronquée. Blanchitude, Négritude et Indianité sont des idéologies d’affirmation identitaire qui renvoient aux rapports de race et de classe |